Super ambiance touarègue à la Lutherie Urbaine avec Atri N’ Assouf le 8 février 2010
Atri N’Assouf (l’étoile du désert en tamasheq, la langue touarègue) est né de la rencontre de deux musiciens bagnoletais, le percussionniste Plume (figure connue de la scène rock française, membre entre autres des groupes Diesel, Lili Drop et Kas Product dans les années 80) et le guitariste Rissa ag Wanaghli (touareg du Niger, formé par Abdallah ag Oumbadougou, le fondateur du groupe Takrist n’Akal et pivot du collectif Desert Rebel). Les ont rejoint le bassiste Ahmed Cissé, fils du pionnier de la musique burkinabé Abdoulaye Cissé et en tant que chœurs, Mama walet Amoumine, membre du groupe emblématique touareg féminin Tartit.
Sur leur premier album (Akal), on relève aussi la présence d’Abdallah Alhousseyni du groupe Tinariwen et des chœurs féminins de Tartit.
Cet excellent album est représentatif de la musique touarègue actuelle, ce « blues du désert » marqué par les rythmes lancinants des guitares électriques dont les chefs de file sont les célèbres Tinariwen.
Ce sont eux, en effet, qui les premiers, dans les années 1980, ont introduit la guitare dans la musique traditionnelle touarègue en créant un nouveau style appelé al guitara, qui mélange chants traditionnels, rock et blues. Cette musique qui s’inscrivait dans le mouvement de la tanakra (le soulèvement, la protestation) portait les revendications d’autonomie du peuple touareg et appelait les jeunes hommes à prendre les armes pendant les années de rébellion au Mali et au Niger. Bien qu’interdite par les gouvernements maliens et nigériens, sa diffusion se faisait tout de même grâce aux multiples copies de cassettes enregistrées qui circulaient clandestinement et dont tout possesseur risquait d’ailleurs l’arrestation.
Les combats politiques portés par cette musique de résistance, aussi appelée musique des ishumar, sont moins présents dans les textes des groupes touaregs qui ont fleuris depuis quelques années. On note, à travers des thèmes plus poétiques axés sur l’amour, les femmes, le désert, la vie quotidienne, un retour à la tradition.
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